Vos émotions débordent : comment les comprendre et les apprivoiser ?

On vous partage des astuces concrètes pour mieux vivre les émotions qui vous traversent.
Tristesse, colère, culpabilité, peur, lassitude… Quand on accompagne un·e proche au quotidien, les émotions peuvent se bousculer, parfois jusqu’à nous submerger.
“J’ai la sensation d’être en apnée en permanence”, “Parfois je me dis que ma vie m’échappe complètement”, “L’angoisse, la fatigue, la peur de mal faire… c’est un mélange constant” sont autant de paroles que l’on entend fréquemment de la part des Freds de notre communauté.
Vous vous reconnaissez dans ces mots ? On vous rassure : non, vous n’êtes pas “trop sensible”, ni “faible”. Vous êtes humain·e, et vous traversez une situation qui secoue. Les émotions ponctuent nos existences mais il est possible d’apprendre à les accueillir pour mieux les traverser.
Vos émotions sont normales : chacun·e vit sa situation à sa façon
“Stress, fatigue, angoisse… Parfois je voudrais tout arrêter” écrivait Carmen, qui aide sa mère depuis 4 ans, il y a quelques jours sur le groupe Facebook des Freds.
Comme elle le souligne, épauler quelqu’un peut faire surgir une foule d’émotions : certaines connues, d’autres inattendues, parfois si intenses qu’on se surprend à se demander si l’on n’est pas en train de “perdre pied”. Pourtant, une émotion n’est ni un caprice ni un défaut : c’est un signal de ce qui se trame en vous. Les émotions agréables (de type la joie, le soulagement, l’apaisement…) indiquent qu’un besoin est nourri, les émotions plus difficiles (telles que la frustration, la culpabilité, la peur…) montrent au contraire qu’un besoin n’est plus comblé et qu’un réajustement est nécessaire.
Dans tous les cas, il n’y a pas de chemin prescrit sur comment vivre une situation d’aide. Commencer par éviter les jugements du style “Je ne devrais pas ressentir ça” ou “Les autres y arrivent mieux que moi” (qui ne font qu’ajouter de la pression inutile) est un bon début. En changeant de regard sur vos émotions - non plus comme des obstacles, mais comme des indicateurs - vous pouvez apprendre à les apprivoiser et à retrouver un peu de souffle au quotidien.
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Comment apprivoiser vos émotions pour avancer sans vous épuiser ?
1 - Identifier et accueillir ce que vous ressentez
Pourquoi ? Car une émotion ignorée ne disparaît pas : elle revient, souvent plus fort. Josselin, un Fred de la communauté l’a très bien décrit en utilisant une image simple : “C’est comme quand on range tout en vrac dans un tiroir. On le ferme en espérant que ça tienne, mais le jour où on l’ouvre, tout nous tombe dessus.” Les émotions fonctionnent un peu pareil : tant qu’on ne les écoute pas, elles s’accumulent. Et ce “stockage” peut finir par peser non seulement sur vous, mais aussi sur la relation avec votre proche.
Pour éviter d’en arriver au point de bascule, vous pouvez démarrer en prenant un temps pour observer vos journées. L’idée ? Détecter les passages difficiles et essayer de comprendre ce qui se passe en vous en vous posant trois questions simples :
- Qu’est-ce que je ressens, physiquement ou mentalement dans ces moments-là ? Par exemple : “Quand vient le soir, j’ai la gorge serrée et une lourdeur dans la poitrine” ou encore “Dès que je dois organiser un nouveau rendez-vous, j’ai la tête qui chauffe et je me sens essoufflé·e”.
- Qu’est-ce que cela me fait ? “Je me sens seule et en colère contre la maladie qui prend mon mari” ou encore “J’ai l’impression de ne plus avoir d’espace pour moi”.
Quel besoin pourrait se cacher derrière cette émotion ? “J’aurais besoin de soutien pour ne plus porter tout ça seul·e” ou encore “J’aurais besoin de souffler, de retrouver un peu de calme dans ma journée”.
Bon à savoir !
Si mettre des mots sur vos émotions vous semble difficile, pas d’inquiétude. Vous n’avez aucune obligation de tout identifier d’un coup. Deux pistes peuvent vous aider à les creuser. Portez d’abord attention à vos sensations physiques - par exemple : “J’ai chaud aux mains”, “Mon dos se contracte”, “Mon cœur s’accélère”. Les observer sans les juger permettra de vous reconnecter progressivement à vos émotions.
Repérez également les paroles ou attitudes des autres qui vous blessent, qu’il s’agisse de ce qu’ils disent ou de ce qu’ils ne disent pas. Prendre le temps d’y réfléchir vous aidera à clarifier vos limites et à reconnaître la légitimité de vos ressentis.
Et si ce sont surtout des émotions difficiles qui remontent ? Là aussi pas de panique. Ces émotions ne disent rien de vous en tant que personne. Elles parlent de votre fatigue, de votre charge, de votre lien avec votre proche. Les accueillir ne les installe pas : au contraire, c’est ce qui permet de les laisser s’éloigner.
2 - Les exprimer pour ne plus rester seul·e avec
Garder tout pour soi peut sembler courageux, mais c’est souvent une fausse bonne idée. Cela finit par ressortir d’une manière ou d’une autre : irritabilité, pleurs, tensions dans le corps, épuisement.
Pour libérer vos émotions, plusieurs chemins existent et dépendent de vos envies et besoins du moment :
- Parler : avec vos proches, dans un groupe de parole ou avec un·e professionnel·le. Sur ce point, les groupes Facebook Bonjour Fred peuvent vous accompagner : il s’agit de communautés régionales privées où les Freds partagent conseils, expériences et astuces du quotidien. Vous pouvez aussi recourir aux lignes d’écoute : on pense tout particulièrement à Avec Nos Proches (pour échanger avec un·e ancien·ne aidant·e), Au bout du fil (pour des appels réguliers et gratuits avec des bénévoles pour souffler) ou encore Psytel (pour un soutien psychologique avec un·e thérapeute). “Depuis que j’épaule ma femme dans son cancer, je me suis coupé de beaucoup d’amis. Le fait d’avoir quelqu’un au téléphone chaque semaine, c’est un soutien inestimable” racontait par exemple Henry au sujet d’Au bout du fil. Vous méritez d’être soutenu·e autant que vous soutenez votre proche.
Bon à savoir : les conversations avec votre entourage ne sont pas fluides ? Sachez que ce n’est pas une fatalité. Parfois, un outil comme la Communication Non Violente aide à remettre du dialogue là où la tension s’est installée. On en parle par là.
- Écrire : un journal, des notes, bref tout ce que vous n’arrivez pas à dire. C’est l’astuce que met en place Jasmine depuis quelques mois : “Je n’arrive pas à parler. Alors j’écris une page chaque soir. Juste ça, ça me permet de ranger et mieux digérer certaines choses”.
- Créer : dessin, peinture, musique, modelage… parfois l’expression passe sans mots. Ces pratiques font partie de ce que l’on appelle plus globalement l’art-thérapie, le fait de transformer les émotions en une création artistique. Notre article dédié juste ici pourrait vous donner quelques idées pour vous lancer.
3 - Aider votre corps pour alléger votre tête
Quand on a la tête dans le guidon, prendre soin de soi peut sembler secondaire. Pourtant, des gestes simples pour notre corps - refuge de nos émotions - peuvent nous aider à nous tirer vers le haut.
Voici quelques pistes pour vous apporter un peu d’apaisement :
- Prendre soin de votre sommeil en créant quelques rituels. Essayez de vous coucher à des horaires réguliers et de limiter les écrans le soir. De plus, des pratiques comme la sophrologie, la méditation ou la cohérence cardiaque peuvent vous aider à calmer votre respiration. Les automassages sont également très efficaces pour détendre le corps. Comme le raconte Marie, aidante de son père : “J’essaye maintenant le soir de prendre quelques minutes pour respirer grâce à l’application Petit Bambou et me masser la nuque, je sens que mon corps se relâche enfin".
- Bouger pour libérer les tensions : il n’est pas forcément nécessaire de pratiquer une heure de sport par jour. Parfois, s’étirer, marcher un peu, ou faire quelques mouvements en écoutant son corps suffit déjà. Si vous en avez l’énergie, vous pouvez aussi explorer des pratiques douces, le qi gong (ce fameux remède anti-stress) ou encore des activités de plein air.
- Retrouver de la force dans l’assiette : l’appétit peut beaucoup varier lorsque la charge émotionnelle est forte. Si vous avez du mal à manger, misez d’abord sur des aliments simples qui vous font envie, puis élargissez peu à peu votre alimentation. Partager un repas peut aussi rendre le moment plus facile. C’est ce que raconte Josie : “J’ai du mal à cuisiner seule, mais manger avec ma sœur quand on va aider ma mère me redonne un peu de plaisir et me remet dans le rythme”. Bon à savoir : certains sites proposant des recettes très simples peuvent aussi vous aider à manger plus sainement et sans effort. Chez Bonjour Fred, on apprécie notamment l’application La Fabrique à menu ou Yuka par exemple.
Enfin, on vous conseille de faire le point sur votre état de santé en prenant des rendez-vous réguliers avec votre médecin. Il•elle pourra vous rassurer et vous accompagner en fonction de vos symptômes.
Pour aller plus loin
- De votre côté, c’est plutôt l’angoisse ou le stress qui prennent le dessus ? On a consacré un article entier à ce sujet. Vous pouvez le découvrir ici.
- La pleine conscience peut aussi être une aide précieuse pour accueillir ce que vous ressentez et revenir doucement à vous lorsque tout s’emballe. On vous explique comment la pratiquer, simplement, juste ici.
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