Comment gérer les repas de son proche ?

On vous partage des clefs pour gérer l’assiette de votre proche plus sereinement.

Je suis en panne d’idées pour les repas de Maman. En effet, il y a beaucoup d’aliments dont elle n’a plus envie et je m’inquiète qu’elle ait des carences” nous racontait Mathilde il y a quelques semaines.  

Quand son proche perd certaines capacités du fait d’une maladie (comme Alzheimer par exemple), d’un handicap ou de l’avancée en âge, il peut lui être plus difficile de faire des courses, préparer la cuisine ou encore manger en toute sécurité. Résultat : les repas sont de moins en moins une partie de plaisir. Voici les conseils des Freds pour allier joie des papilles et équilibre dans l’assiette de votre proche (ou la vôtre).

Alimentation et perte d’autonomie : les principales difficultés rencontrées

Lorsque l’on avance en âge, l’alimentation peut se complexifier sur plusieurs aspects. Par exemple, cela peut entraîner : 

  • Une perte d’appétit. “Avec ma mère c’est compliqué car elle est dans le refus de presque tout” raconte par exemple Noëlle. Même son de cloche chez Dominique : “Maman a perdu le goût donc plus rien ne lui donne envie”. En effet, la sensation de soif et d’appétit s’atténuent avec les années alors que les besoins nutritionnels sont toujours autant importants voire même plus. 
  • Des troubles “praxiques”, c’est-à-dire des difficultés pour se servir des couverts, couper les aliments, les porter à la bouche… “Si je ne suis pas là, Papa ne peut pas manger, je dois l’aider dans chacun de ses gestes” explique Denis. 
  • Des problèmes de mastication et de déglutition pouvant impliquer des fausses routes (lorsqu’un aliment est mal ingéré et passe par les voies respiratoires). C’est le cas des parents de Claude : “Ils ont tous les deux des soucis buccodentaires donc modifier les textures a été une nécessité pour qu’ils continuent à manger”.

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5 astuces pour faciliter les repas et conserver le plaisir de manger

1 - S’adapter aux envies alimentaires


Mon conseil ? Favoriser l’alimentation plaisir car le principal c’est que la personne mange. Par exemple, si elle n’aime que les petits-déjeuners, alors vous pouvez lui en proposer le soir également, tout en ajoutant quelques protéines en poudre” recommande Nathalie, qui a travaillé de longues années auprès des personnes âgées.

Un conseil validé par Cécile : “C’est vraiment important que les repas restent un moment de plaisir. De mon côté, je prends le temps de demander à mon père ce qui lui fait envie avant de faire les courses. Ça aide à lui ouvrir l’appétit. Puis je m’adapte pour faire des recettes équilibrées à partir de ses envies”.

Autre astuce sur le sujet, celle de Nicolas : “Plutôt que de demander ce qu’ils veulent, vous pouvez aussi demander ce qu’ils ne veulent surtout pas. De cette manière, vous avez un peu plus de liberté pour confectionner les repas et ajouter certains compléments alimentaires si besoin.” 

2 - Favoriser les plats permettant le “manger-main”


L’idée ? Présenter les aliments de façon à ce qu’ils soient faciles à manger à la main. L’avantage étant de redonner de l’autonomie à la personne dépendante, de renforcer son estime d’elle-même et d’amener de la consistance à son alimentation.

C’est notamment ce que fait Alain pour sa conjointe : “Comme ma moitié a du mal à tenir les couverts, on fait du “manger-main”. Ce sont des aliments qui peuvent être mangés avec les doigts : sandwich, aliment coupé en morceaux ou encore bouchées à base d’aliments mixés. Ça permet de renouer avec les sens (le toucher, l’odorat). Quand on réfléchit, les enfants mangent avec les mains, la fourchette est obligée par les us et coutumes !”

Dans cet article, vous pouvez trouver des conseils pour mettre en place cette technique. Cerise sur le gâteau : si vous avez une petite panne d’inspiration, quelques idées recettes y sont également présentes. 


3 - Mixer, hacher, gélifier, mouliner : faire en sorte que ce soit facile à manger


Lorsque les aliments sont difficiles à mâcher, vous pouvez modifier leur texture

Par exemple, du côté de Ghislaine, c’est la gélification qui fonctionne le plus : “Comme mon père a des problèmes de déglutition, je gélifie les aliments avec de l'agar-agar pour éviter les fausses routes. C’est une poudre naturelle qui fonctionne comme de la gélatine, et cela se trouve facilement au supermarché.”


Quant à Danièle, c’est l’option “mixer” qui est la plus pertinente pour sa mère : “Elle ne mange qu'en mixé. Comme ça n'est pas très appétissant, je mange la même chose qu'elle non mixé pour qu'elle voit quand même ce que je lui donne. Elle ne peut plus manger seule, il faut lui donner à la cuillère. Je pose aussi devant elle son dessert car elle est très gourmande !

 

L’avantage de ces techniques ? Vous pouvez y ajouter quelques nutriments nécessaires. “Ma petite astuce, c’est de rajouter de la Vache qui rit dans la soupe de Papa. De cette manière, ça lui fait manger du fromage donc des protéines et du calcium” explique Dominique. 

4 - Privilégier les petites portions et les belles présentations


L’objectif ? (Re)donner confiance et plaisir à manger à la personne dépendante.

C’est ce que fait Geneviève pour donner envie à sa maman : “Je mange comme elle et j’essaye de faire un peu plus joli dans l’assiette pour que ce soit plus appétissant. Ça me permet aussi de laisser libre cours à ma créativité."

Idem pour Christian : “Je conseille d’utiliser des petites assiettes car ça donne l’impression d’une quantité moins importante à manger. En plus, pour la personne, le fait d’avoir fini son repas procure un sentiment de satisfaction.” 

Pour avoir des assiettes qui font autant plaisir aux yeux qu’aux papilles, vous pouvez jeter un petit coup d'œil par ici et faire le plein d’idées. 

5 - Adapter les apports caloriques et nutritifs

Si la personne aidée mange peu, il est important de lui préparer des plats pour faire le plein d’énergie. Comment ?

  • En privilégiant les aliments aux enrichissements nutritionnels. Vous pouvez trouver juste ici une vidéo avec des conseils sur le sujet. Et pour des recettes variées et équilibrées, vous pouvez également aller faire un petit tour sur le blog de Yuka. De saison, végétarienne, sans gluten… Il y en a pour tous les goûts.

  • En demandant à son médecin certains compléments alimentaires. “Le médecin de Maman lui prescrit des compléments sous forme de crème dessert ou à boire. Ça passe facilement et ça permet de maintenir un apport nutritif et calorique tout à fait adapté” souligne par exemple Christophe.


Enfin, une dernière astuce pour la route : celle d’Hélène pour qui, “il ne faut pas hésiter à sortir des sentiers battus et à tenter quelques plats épicés. Le côté “relevé” viendra stimuler les papilles de votre proche et luttera contre sa perte de goût et d’odorat.

UN DERNIER MOT POUR LA ROUTE

Pour aller plus loin

  • Votre proche n’est plus en capacité de cuisiner et vous ne pouvez pas être présent·e à chaque repas ? Vous pouvez faire livrer des plateaux-repas à son domicile. C’est ce que fait Marie-Ange depuis quelques mois pour sa mère :“C’est bon, équilibré, copieux et ça arrive chaud. Maman adore car elle a juste à mettre les pieds sous la table.” Pour en savoir plus, c’est dans notre article juste ici
  • Le site Manger Bouger : chaque jour, des idées, des conseils et des outils adaptés sont partagés pour vous aider à mieux manger. 
  • Des idées de recettes d’autres Freds de la communauté. Vous pouvez cliquer ici, juste là ou encore pour les découvrir.

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