Comment gérer les soins corporels de son proche ?

Gérer la toilette de son proche n’est pas toujours facile. On vous partage des conseils concrets pour que tout se passe au mieux.

Depuis son AVC, Maman ne peut plus se laver seule. Elle a demandé à ce que ce soit moi qui l’aide. Mais la voir nue me chamboule à chaque fois, je vois son corps se dégrader” raconte Nicole, une Fred de la communauté. Du côté de Bertrand, c’est la réticence de son proche qui est compliquée à gérer : “Ma conjointe refuse que quelqu’un l’aide pour se laver, elle trouve cela trop infantilisant mais elle n’est plus capable de le faire seule. Je me sens démuni.

Comme ils le soulignent, s’occuper de la toilette de son proche n’est pas une mince affaire. Et pourtant, tous les aidants ou presque passent par là. Alors comment aider une personne plus tout à fait autonome à se laver et prendre soin d’elle ? Voici une panoplie de bonnes pratiques que vous pouvez mettre en place.

Pour celles et ceux qui s’en chargent eux·elles-mêmes

Quand on aide quelqu’un, la vision de sa nudité et la pudeur de son proche ne sont pas faciles à gérer. Chez Bonjour Fred, pour évoquer ce moment où tombent les sous-vêtements, on parle de la “théorie du slip”. Plus concrètement, il s’agit de différents mécanismes de protection à déployer pour que cela se passe sereinement. 

  • Par exemple via l’humour comme Geneviève : “Je n’aurais jamais pensé me trouver dans cette situation si intime et délicate. La première fois, c'était avec mon petit papa (Alzheimer), je ne pensais pas être capable de le faire. Puis je l'ai fait. Cela me gênait pour lui, car il avait encore un petit peu sa tête et parfois ça l'énervait. Mais j'essayais de le rassurer, de trouver les mots qui font rire. Maintenant je suis avec ma petite maman, elle a toute sa tête mais arthrite et arthrose. Elle fait sa toilette intime parce qu’elle tient à le faire. Parfois elle a du mal à s'essuyer correctement, alors je le fais. Je sens bien qu'elle est gênée mais pareil, j'essaie de prendre ça à la rigolade et ça passe.” 

  • Ou encore en commençant en douceur en guidant derrière le rideau de douche. C’est ce qu’a fait Manuel : “Au début, je donnais des instructions à Maman pour l’aider. Maintenant je la lave entièrement, hormis les parties intimes pour lesquelles je lui explique ce qu'elle doit faire, car elle ne sait plus comment faire. Cela faisait bizarre au début, mais finalement pour moi c'est comme si j'étais avec une enfant.” 

  • Prendre le temps d’en discuter en amont est également judicieux pour préparer le terrain : “Ce qui gênait mon mari, c’était le fait d’être infantilisé. En répétant que je n’allais pas le faire pour lui mais juste l’aider, ça a permis de détendre l’atmosphère. ” raconte Anne-Laure, aidante de son conjoint. En effet, lorsque l’on se heurte à un refus catégorique de son proche, le mieux est souvent d’y aller par étape : pourquoi pas en proposant de l’aide pour la toilette des pieds dans un premier temps par exemple. 


Vous voulez en savoir plus sur ces astuces ? On a écrit un article spécialement sur le sujet avec des conseils de notre expert Bertrand Boudin. C’est juste ici pour le découvrir.

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Pour celles et ceux qui souhaitent déléguer


Parfois, malgré toute la bonne volonté du monde, cela ne suffit pas. Pas d’inquiétude, si la situation est trop gênante pour vous ou pour lui, vous pouvez faire appel à quelqu’un d’autre.

C’est le choix qu’a fait Maryline par exemple : “Quand c’est devenu trop dur, je me suis rapprochée d’un service d’aide. J’ai assisté à une toilette et là je me suis rendue compte que Maman arrivait à se laver le haut du corps, alors que moi je le faisais toujours pour elle car je ne lui avais jamais posé la question. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience qu’un aidant, lui aussi, doit être aidé.

Alors par où commencer pour trouver quelqu’un qui pourra vous prêter main forte ? 

Tout d’abord, il faut demander au médecin traitant de votre proche de faire une ordonnance pour des soins infirmiers à domicile. En plus de vous délivrer l’ordonnance, le·la médecin traitant peut vous servir d’allié pour convaincre votre proche d’être aidé·e. Suite à un bilan de motricité il/elle pourra par exemple lui dire : “Je vois bien que vos rhumatismes réduisent votre mobilité. J’imagine que c’est un peu douloureux de vous laver. Est-ce que l’on peut mettre quelque chose en place pour vous aider ?

Une fois l’ordonnance en main, deux options s’offrent à vous. Vous pouvez : 

1 - Contacter un SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile)

  • De quoi s’agit-il ? Ce sont des aides-soignant·es et des infirmier·es qui interviennent à domicile chez une personne en perte d’autonomie. Ils·elles peuvent dispenser des soins d’hygiène/ de confort (comme la toilette) mais aussi des soins infirmiers (pansements, injections…) si besoin. 

 

  • Comment en trouver un ? Il suffit de vous rendre sur l’annuaire juste ici et d’indiquer le code postal de votre proche ainsi qu’un périmètre de recherche.


Notre petit conseil : commencer par un rayon de 5 km, puis augmenter le périmètre pour trouver le dispositif le plus proche.

À noter que si le SSIAD est en capacité d’intervenir, une évaluation des besoins est réalisée au domicile de votre proche. Il vous proposera ensuite un rythme d’interventions. “Si vous pouvez être là lors de l’évaluation, c’est un vrai plus pour être sûr·e que tout soit bien évalué ! En effet, il arrive fréquemment que les proches aidé·es minimisent leurs besoins d’aide” explique Nadine, infirmière dans un SSIAD.

 

  • Et côté tarif, ça donne quoi ? Bonne nouvelle : ce service est totalement gratuit. C’est l’assurance maladie qui paye directement le SSIAD. Vous n’avez donc pas de frais à avancer ni de complémentaire santé à solliciter.

BON À SAVOIR

  • Certains SSIAD disposent même d’une équipe spécialisée Alzheimer. 
  • Si les SSIAD sont complets, vous êtes automatiquement mis·e sur liste d’attente.
  • En cas d’indisponibilité d’un·e infirmier·e, la structure trouve une personne pour la remplacer.

2 - Faire appel à un centre de santé infirmier ou un·e infirmier·e libéral·e

 

“Au début, je faisais la toilette de mon papa (89 ans). C’était assez gênant pour lui qui s'excusait mille fois par jour… Maintenant on fait appel à une aide à la toilette matin et soir et ça se passe bien !” Comme Sonia, il est possible de déléguer cette mission à un·e infirmier·e.

 

Pour trouver un·e infirmier·e à proximité de votre proche, vous pouvez vous rendre sur l’annuaire juste là. Puis : 

  • Dans “Profession”, vous pouvez indiquer “Infirmier
  • Dans “Type d’honoraire”, on vous recommande de cliquer sur “Conventionné” (pour éviter des dépassements d’honoraires)
  • Dans “Carte Vitale”, si votre proche en a une, vous pouvez cliquer sur “Oui”
  • Vous pouvez également sélectionner si vous préférez un homme ou une femme
  • Enfin, il ne vous reste plus qu’à indiquer le code postal de votre proche. 

 

Les contacts des infirmier·es à proximité s’affichent alors sur la page de résultat (juste en dessous de la carte). 

 

Et côté tarif, ça donne quoi ? Une partie du coût des soins est à avancer, et votre mutuelle vous rembourse ensuite. Si votre proche a une affection de longue durée, vous êtes totalement remboursé·e par l’Assurance maladie.

 

L’avantage ? Vous pouvez rencontrer les personnes et avoir un premier contact avant de faire appel à elles. “J’ai pu rencontrer 2 infirmières avant de faire mon choix. Cela rassure comme ce sont des soins qui touchent à l’intime” explique Benoît par exemple.

 

Et comment faire si ça ne se passe pas comme voulu ? Il est parfois difficile de déléguer à un·e infirmier·e ou un·e aide soignant·e. Si vous avez du mal à trouver quelqu’un avec qui le courant passe bien ou à nouer une relation de confiance, on vous propose de lire notre article sur le sujet. Des Freds de la communauté y donnent leurs conseils pour établir une relation saine avec les personnes qui s’occupent de leurs proches. 

Pour aller plus loin :

Pour éviter certaines difficultés (par exemple un sol glissant, une baignoire difficile d’accès…), il est conseillé d’aménager la salle de bain de votre proche. Comment ? Grâce aux recommandations d’un·e ergothérapeute.

Pour cela, l'Agirc-Arrco a mis en place le diagnostic  “Bien chez moi. L’idée ? Bénéficier d’un bilan personnalisé par un·e ergothérapeute contre une participation forfaitaire de 15 euros. Le reste des dépenses est pris en charge par la caisse de retraite complémentaire. C’est par ici pour en savoir plus. 

Je n’y avais pas pensé mais grâce à l’ergothérapeute, on a installé une barre dans les toilettes pour aider mon conjoint à se relever, car on s’est rendus compte qu’il s’appuyait sur la poignée qui n’est pas très stable !” raconte Annie. 

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